BRYCE DELPLANQUE: MEETLIFE
VERNISSAGE LE 16 NOVEMBRE 2024 A 15h
Pour son exposition inaugurale, Prima est fière de présenter le travail de Bryce Delplanque. Dans ce nouvel espace fraichement rénové, est présenté pour la première fois dans sa quasi-totalité un corpus d’œuvres que l’artiste travaille depuis 2023. "MeetLife" s'ancre dans une réinterprétation audacieuse et contemporaine de la nature morte. En dialoguant avec des éléments visuels empruntés à Fantin-Latour et Kuniyoshi, Delplanque propose une réflexion nouvelle sur ce genre parfois sous-estimé.
C’est une belle synthèse de la philosophie de la galerie : défendre et promouvoir une nouvelle génération d’artistes et faire émerger la nouveauté tout en considérant les fondamentaux.
Dans l’exposition MeetLife j’aborde le thème de la nature morte en peinture, en jouant sur le terme anglais qui la désigne: "still life" (littéralement "vie immobile") Dans cette série de peinture je travaille au fusain d’après les natures mortes d'Henri Fantin Latour (1836-1904) mais en remplaçant un objet de la composition par un élément provenant d’estampes de Kuniyoshi (1798-1861).
Ces objets en couleurs, insérés dans des compositions en noir et blanc, apparaissent comme des visiteurs inattendus, perturbant la perception et nous incitant à réévaluer ce que nous voyons.
Ce déplacement agit comme un révélateur pour un genre souvent sous-estimé. La nature morte est l'art de la vie matérielle, de l’attention portée aux objets qu’un artiste choisit de représenter. Ces objets, apparemment dépourvus de valeur esthétique évidente, deviennent sublimes par le miracle de la peinture. Comme l’exprime Gérard Wajcman*, la nature morte se résume à une équation simple : "une chose + un regard". Plus que des peintures d’objets, les natures mortes sont des peintures de regards. Selon moi, cela élimine la notion de "nature" dans un genre qui, paradoxalement, n’a rien d’immobile.
Avec ce même désir esthétique, je m'intéresse aux images d'objets tirés des estampes de Kuniyoshi, bien qu'ils me soient étrangers. En les sélectionnant et les intégrant dans mes compositions, je ne me contente pas de les reproduire : je les observe, les transforme, et leur donne une nouvelle place dans un cadre qui leur est inhabituel. Ces éléments, extérieurs à ma culture, demandent un regard particulier, un regard qui tente d'apprivoiser cet objet étrange en y apposant des mots, comme pour mieux le saisir. Ainsi "Le mot serait la main de la pensée."*
La nature morte a souvent été considérée comme un genre mineur, perçue comme décorative. Mais peut-être que ce lien à la domesticité ne réside pas seulement dans la trivialité des sujets traités, mais aussi dans la peinture elle-même, envisagée comme un élément décoratif d'intérieur. C'est cet aspect qui m'intéresse particulièrement et capte mon attention en tant qu'artiste. Ainsi, mes peintures, par leur épaisseur, affirment leur existence en tant qu'objets. Les bords de la peinture ne sont plus simplement réservé à la degoulinure, mais deviennent un espace pictural à part entière, pleinement assumé.
Bryce Delplanque
*Gérard Wajcman, Ni Nature ni Morte, les vies de la nature morte, Ed. Nous
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