HELOÏSE RIVAL: GARDE FOU (fou de grâce)
VERNISSAGE LE JEUDI 30 JANVIER A 18H
Prima a le plaisir de présenter Garde Fou (fou de grâce), une exposition personnelle d’Héloïse Rival. Ce titre, laissant peu de doute aux attendus de la création, est comme un appel, une urgence à créer. Avec ce nouveau corpus, Rival dévoile une œuvre intime dont on comprend vite la portée universelle.
Pour Prima, l’artiste a choisi d’alterner plusieurs typologies d’œuvres, pour pousser plus loin encore sa pratique, « deter* » dit-elle. Frise de huit mètres, installation murale à grande échelle, et tableaux composent un récit beau et déroutant. On parle ici d’hybrides plastiques (tableaux-céramiques) qui se chargent d’un imaginaire très fécond dans lequel s’enchevêtrent figures, chimères, symboles et ornements. A même le sol, l’artiste griffe la terre crue, la peint ensuite aux émaux. Le feu fait le reste, avec sa charge d’imprévu.
« La céramique, c’est une pratique qu’Héloïse n’a justement jamais envisagé sous l’angle pratique. Ses premières pièces sont des cadres qui constituent l’œuvre. Peut-être iconoclastes ou, au contraire, premiers exemplaires d’un imaginaire baignant dans les symboles spirituels et les icônes.
À la fin de son cursus en sérigraphie et imprimerie à La Cambre (Bruxelles), la vie s’accélère. Une perte donne vie. La nature n’aime pas le vide. Enceinte, elle couve et elle combat aussi pour petit à petit se frayer une place dans les ronces. Ballotée entre l’école, les petits boulots, les chantiers, c’est peut-être ainsi que les louves couvent.
C’est dans des escaliers qu’elle produit ses premières pièces. « Y’avait de place nulle part, j’allaitais encore, y’avait du lait par terre, de la terre et le bébé à côté ». On revient à la maternité, à sa matérialité triviale et sublime. La naissance de sa fille fait naître en miroir une urgence plastique, de femme et de positionnement. Sa pratique deviendra son garde-fou.
C’est peut-être cette histoire qu’Héloïse veut nous raconter. Mère et plus tellement fille. Une histoire de pertes, de ruptures, d’angoisses et de choix. Là où un ultime deuil l’amène dans ce refuge mystique. Une cathartique obsessionnelle. Une histoire de garde-fou. » - Clara Lalix
La galerie présentera le travail d’Héloise Rival au printemps prochain dans le secteur Promesses d’Art Paris au Grand Palais.
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Héloïse Rival
Galerie PrimaCaroline Coiffet, Revue de la Céramique et du Verre, Janvier 1, 2025